Gros seins de brunes de blondes de rousses...
Au rayon des études inutiles, voilà une "recherche" qui ne devrait pas révolutionner les sciences sociales mais qui apparaît tout de même gonflée... Selon un sexologue, il est possible de
déterminer la personnalité des femmes en fonction de la forme de leurs seins.
Afin de vulgariser au mieux ses observations, le scientifique compare les poitrines à différents fruits :
- Les "melons" désignant les gros seins font penser à des femmes maternelles, rassurantes et aimantes. Et bien selon notre "expert", rien de cela ! Elles auraient au contraire un fort
appétit, seraient souvent gâtées et aimeraient vivre dans un cocon... mais ne seraient pas très amatrices des plaisirs de la chair ;
- Les "citrons" au contraire seraient plus coquines et pleines de joie de vivre. Elles n'en feraient qu'à leur tête. Rêvant d'une vie équilibrée et stable, elles ne seraient cependant
toujours partantes pour une partie de jambes en l'air ;
- Les "ananas" de forme ovale caractériseraient des femmes intelligentes, très attachées à leur carrière mais très romantiques et très fidèles en amour ;
- Les "pamplemousses" s'accompagneraient d'une volonté d'être sexy en affichant des tenues provocantes. Une apparence qui trancherait avec un caractère finalement assez timide et
l'aspiration à une vie de famille. Ces femmes seraient plus attachées aux sentiments qu'au sexe ;
- Les "oranges" auraient beaucoup de confiance en elles et sauraient ce qu'elles veulent faire. Très attachés à une bonne communication au sein du couple, elles seraient très peu
intéressées par les galipettes...
- Les "cerises" cultiveraient l'humour et le sex-appeal. Intelligente et agréables, elles seraient modérément intéressées par le sexe ;
- Les "poires" avoueraient être très prudes et complexées, mais pourraient aisément commettre des écarts de conduite.
La grosseur des seins, de même que la façon de les mettre en valeur ou, au contraire, de les cacher sont extrêmement variables d'une culture à une autre, et
changent souvent à l'intérieur d'une même société. Dès les origines, l'art préhistorique témoigne de l'ambiguïté des imaginaires humains qui se révèlent donc depuis des
millénaires partagés entre les gros et les petits seins, voire les poitrines plates.
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En effet, depuis 30 000 ans que nous avons des figurines taillées ou façonnées, et des gravures sculptées sur les parois des cavernes, on trouve aussi bien des représentations de
seins très volumineux – en général associés à des ventres ronds et à des hanches très larges – que de seins tout petits ou à peine signalés sur des silhouettes très stylisées. Mais, bien
sûr, nous ne savons rien du sens érotique attribué aux uns comme aux autres.
Les femmes grecques de l'Antiquité prenaient soin de leur poitrine puisqu'elles la soutenaient par une bande de tissu. En même temps, elles ne semblent pas l'érotiser particulièrement, et
les statues de l'époque classique nous ont conservé l'image de poitrines fermes mais plutôt modestes. Et aucune représentation érotique (sur les poteries notamment) ne montre de caresses
ou de baisers sur les seins alors que toutes les positions érotiques sont figurées.
Ils sont fous ces Romains
Les Romains sont aussi indifférents aux seins que les Grecs. Le grand roman érotique de Pétrone, "Le Satyricon", ne parle pas des seins des femmes que le héros désire. Ovide, dans son
"Art d'aimer", dit bien qu'il faut recouvrir une poitrine plate et ne dévoiler qu'une poitrine sans défaut, mais c'est une épaule dénudée qui lui donne le désir d'embrasser, pas les
seins.
Les fresques de Pompéi représentent des femmes dans des positions érotiques, mais leurs seins ne sont pas souvent visibles, ou bien elles gardent leur bande soutien-gorge alors qu'elles
chevauchent nues leur homme : ce ne sont donc pas les seins qui sont érotiques, et, quand ils sont figurés, ils sont petits et discrets.
Il semble que ce soit le christianisme qui ait rendu les seins érotiques, avec les premiers moralistes qui affirmaient : "il ne faut en aucune manière permettre aux femmes de
découvrir et de montrer quoi que ce soit de leur corps", dans la crainte qu'elles induisent les hommes et elles-mêmes au péché. Grâce à eux, finalement, les seins vont devenir une source
de désir sexuel.
Le Moyen Âge oppose donc les prédicateurs pestant contre les femmes décolletées, à la poitrine offerte, et les romanciers décrivant avec sensualité les petits seins, fermes comme des
pommes, que leurs héroïnes montrent grâce à des vêtements savamment ajourés.
Des peintres Renaissance aux Pin up d'Hollywood
A la Renaissance, les peintres représentent beaucoup de seins, que l'on touche et caresse, et les poètes rivalisent d'ingéniosité pour en parler. Puis les seins se libèrent et prennent de
l'ampleur, du XVIe au XVIIIe siècles, ce dont témoignent aussi bien le Titien, que Rubens, puis Fragonard ou Boucher.
La Révolution est favorable aux seins, libres sous des tissus transparents, et l'Empire invente des robes qui les rehausse et les offre sans voile. Mais la bourgeoisie, qui les aime
pourtant gros et maternels, va les enfermer et les corseter jusqu'à la fin du siècle.
La garçonne du XXe siècle remettra au goût du jour les petites poitrines et les corps féminins sveltes et sportifs : ce qui amène à gommer les attributs classiques de la
maternité.
Les soldats américains de la seconde guerre mondiale lanceront la mode de la pin up, aux formes très généreuses. Le cinéma d'Hollywood prendra le relais et imposera des vedettes à la
poitrine opulente. Mais les petites poitrines ne se laissent pas abattre et font, dans le dernier tiers du siècle, un retour plein de charme.
Aujourd'hui, les goûts semblent partagés : des implants permettent à celles qui le désirent des poitrines énormes, des soutiens-gorge adéquats donnent du volume et de la fermeté à
celles qui le souhaitent, et la chirurgie ramène à un volume raisonnable les seins considérés comme excessifs.
Comme si chaque femme pouvait accepter sa poitrine ou se donner celle de la taille qu'elle veut.
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