Les hommes au bord de la crise de sperme
Inquiétant constat : les spermatozoïdes ne sont pas en grande forme car nos habitudes de vie les agressent. Heureusement, il est encore temps de les protéger contre des menaces de mieux
en mieux connues. Voici quelques recommandations à adopter par tout homme soucieux de ses précieux gamètes.
« La concentration en spermatozoïdes a diminué de moitié en cinquante ans, constate le Pr Pierre Jouannet, de l’université de Paris-V (hôpital Cochin). Cela n’est pas forcément synonyme
de stérilité. Le nombre de spermatozoïdes des hommes fertiles est en effet très variable, avec une moyenne d’environ 100 millions par millilitre, or la fertilité n’est compromise
qu’en-dessous de 40 millions. En revanche, on note des altérations de la morphologie des spermatozoïdes et une diminution de leur mobilité qui sont plus compromettantes. »
La situation n’est pas encore dramatique en France, elle est plus que préoccupante en
Espagne, à en croire une étude publiée en octobre dernier par des chercheurs de Barcelone : près
de six Espagnols sur dix, âgés de 18 à 30 ans, hébergent moins de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre et risquent donc de rencontrer des difficultés à concevoir.
L’étude confirme, en outre, que les altérations de la qualité du sperme sont nettement plus prononcées dans les régions industrialisées. Or c’est dans les zones où cette qualité est la
plus mauvaise que l’on enregistre aussi la plus forte augmentation des cancers des testicules (ils ont doublé au cours des trente dernières années) et le plus grand nombre d’altérations
de l’appareil génital à la naissance (testicules non descendus).
La chimie figure en effet au banc des accusés, et notamment des substances que l’on appelle «
des perturbateurs endocriniens », parce qu’elles s’opposent à l’action des hormones
masculines, les androgènes. Il s’agit essentiellement de molécules utilisées dans la confection des plastiques (phtalates, bisphénol A) que l’on retrouve dans les emballages de
nourriture, les biberons, les bouteilles en plastique, etc., ainsi que des fameux PCB (polychlorobiphényles) dont regorgent les estuaires du Rhône et de la Seine, au point qu’il a été
interdit de consommer leurs poissons. Mais ce sont en tout 87 000 molécules qui ont été recensées (9es Journées européennes de la Société française de gynécologie, Paris, octobre 2008) :
organochlorés, dioxine, pesticides, etc. !