"Ne te lave pas, j'arrive !"
C'est ce qu'écrivait Napoléon à Joséphine... quinze jours avant son départ.
Les ventes de déodorants et autres savons ciblés ne se sont jamais mieux portées. Et l'on ne se rendrait pas à un rendez-vous d'amour sans se passer d'abord au Karcher. Malgré cela, on
redoute toujours d'incommoder son partenaire. Lors d'une première rencontre, ça se comprend : on a tellement peur de décevoir. Mais quand la gêne persiste après des mois, voire des années
de relation, elle finit par inhiber tout épanouissement sexuel.
Et le phénomène est loin d'être exceptionnel : « Quand mon amoureux me caresse, je crains que mon odeur le dégoûte. » Ou bien : « Que faire pour sentir toujours bon là où il faut ? » Le
sexe garde toujours une odeur qui lui est propre.
Tiens donc, Napoléon avait-il raison, finalement ?
Loin d'être pervers, le fougueux empereur était peut-être sensible aux phéromones. Ces substances chimiques inodores, sécrétées par des glandes des aisselles et des organes sexuels,
stimulent la libido à notre insu. Elles sont présentes dans l'urine et la transpiration qui, elles, sont puissamment odoriférantes et entraînent une réaction consciente de notre part. On
a longtemps cru que l'être humain, n'était pas soumis à ces bas réflexes. Mais après bien des polémiques, la science a montré que nous disposions d'un capteur voméro-nasal, situé dans le
nez, permettant d'envoyer au cerveau un message émis par les phéromones.
La preuve ? Le déclin du désir s'accompagne généralement d'une baisse de l'odorat chez les femmes ménopausées qui, dans le même temps, n'émettent plus autant de philtres d'amour odorants
que leurs jeunes rivales. C'est ainsi qu'elles perdraient quelques points de séduction... sauf quand elles suivent un traitement hormonal.
Mais que les maniaques de la toilette se méfient, car l'abus de déodorant et de savon annule la puissance des phéromones. Comment concilier les deux ? Question de dosage. L'idéal est de
suivre les conseils des dermatologues et des gynécologues : une ou deux toilettes par jour, pas de douche vaginale afin de respecter la flore, ni de déodorant sur les poils pubiens. C'est
le meilleur moyen d'être propre sans décaper son sex-appeal.
Il est vrai que nous avons un odorat plus développé que les hommes. Et, passé la lune de miel, beaucoup n'hésitent pas à envoyer Apollon sous la douche plus souvent qu'à son heure. Mais
faire de la toilette la condition des échanges amoureux, c'est dommage. Une fois décapé sur commande, Monsieur ne serait pas plus en appétit, et Madame, pas plus excitée. Le comble !
Environ 30 % des femmes manqueraient d'appétit sexuel. Des stimulants olfactifs les aideraient sûrement, mais comment en respirer plus que la nature et la vie en société ne leur en
offrent ? Les laboratoires Ophrys auraient trouvé la solution : Libidopatch. Chargé de molécules aromatiques actives mimant la dopamine, ce patch se colle sur l'intérieur du poignet et
nous rendrait plus excitables. C'est bien vrai ? Une chose est sûre, plus on le respire, plus on y pense. Résultat : on se sent dans de meilleures dispositions.
Pour réconcilier les femmes avec la nature, les parfumeurs emploient le musc dans de nombreuses formules, une essence réputée aphrodisiaque depuis la nuit des temps. Repoussante à l'état
brut chez le fameux daim musqué en période de rut, on ne l'utilise plus que dans sa version synthétique, plus soft, qui imite à la perfection l'odeur de peau propre et chaude à la fois.
Comme au réveil après la sieste. Tout un programme, qui a conquis des millions de séductrices, adeptes de ces parfums au succès international. Comme Must de Cartier, White Musk de The
Body Shop (deux flacons et demi vendus dans le monde à chaque minute) ou Mûre et Musc de L'Artisan parfumeur.
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