Echangisme, sadomasochisme… vous seriez plusieurs centaines de milliers d'adeptes en France. En plus d'évoquer l'aspect sociologique de cette sexualité hors norme, j'ai souhaité laisser la parole à l'une de ces libertines. Découvrez le témoignage de Véronique.

Quelles ont été les motivations qui t'on amené à pratiquer l'échangisme et le sadomasochisme ?

Véronique* : L'envie de changement, d'essayer quelque chose d'original. Je suis par hasard tombée sur un groupe de parole dénommé "château d'O". Ne sachant pas de quoi il s'agissait, quelqu'un du salon m'a gentiment expliqué. J'ai été curieuse et j'ai fait connaissance d'un maître qui a été plutôt patient, car malgré mes réticences initiales, j'avais envie d'essayer... pour essayer (et ne pas mourir bête ou si vous préférez, pour avoir quelque chose à raconter à mes petits enfants… Quoique je doute de leur raconter cela un jour.

Qui au sein de ton couple a voulu franchir le pas ?

Véronique : Je n'étais pas en couple à ce moment-là. J'étais célibataire depuis quelques mois, j'avais à peine internet et j'avais envie de faire des expériences sans lendemain pour me sentir revivre. J'ai toujours eu un côté "marginal", contraire aux moeurs trop rigides, d'où l'idée de rencontrer ce maître, ensuite un soumis, ensuite quelqu'un avec qui aller en club échangiste.

Où se déroulent ces pratiques (clubs, lieux privés, etc.) ? Est-ce les mêmes pour l'échangisme et le SM ?

Véronique : Non, ce ne sont pas les mêmes endroits. Le peu de SM qui se pratique en club échangiste est très soft, souvent uniquement pour pimenter l'exhibitionnisme. Les sadomasochistes ne sont pas forcément échangistes. Peu le sont en fait. Il s'agit surtout d'exhiber son(sa) soumis(e) et souvent dominer à plusieurs, mais la pénétration hors couple n'est pas très fréquente.

Quelle est ta meilleure expérience ?

Véronique : Ma meilleure expérience fut ma première sortie en club échangiste. Pendant quelques heures, j'étais en totale déconnexion avec le monde. Je me suis retrouvée au lit avec quatre hommes et je me suis laissée aller comme jamais. Qui plus est, l'un d'eux est, depuis un an et demi, mon compagnon avec qui je m'entends à merveille.

Et la pire ?

Véronique : Ma pire a été ma première expérience SM. Expérience très décevante car il n'a tenu compte d'aucune de mes envies, il ne m'embrassait pas et me considérait comme (pardonnez-moi, le mot) une pute. Et puis dès la minute où je suis entrée chez lui, j'ai su que je n'étais pas faite pour être soumise (totale). Rien chez lui ne m'attirait à part son physique. Bref, j'ai vite oublié.

Est-ce pour toi une expérience ponctuelle ou une pratique sexuelle désormais régulière ?

Véronique : On peut la considérer comme régulière. Avec mon ami, il nous arrive souvent (une fois par semaine) de faire une mise en scène SM (très peu de sadisme, surtout de domination soft) et nous sortons en club échangiste tous les mois ou tous les deux mois.

Sont-ce des pratiques que la société te permet de vivre librement ou les vis-tu cachés ?

Véronique : Cachés. Parce que cela n'entre pas dans les moeurs, parce qu'on vous regarde différemment et ensuite parce que cela fait partie de la vie intime (vous dites au premier venu combien de fois vous faites l'amour par semaine? J'imagine que non, nous non plus!). J'en parle dans les grandes lignes à mes amis. Lorsqu'ils me questionnent, je réponds sans entrer dans les détails car même-eux ont parfois du mal à comprendre. Ma famille l'a appris, cela s'est assez mal passé. Donc pour vivre bien, vivons cachés !

As-tu toujours les mêmes partenaires de jeu ?

Véronique : Toujours avec mon ami. Nous n'avons pas encore trouvé un couple avec qui nous pouvions lier amitié (sauf un, mais trop éloigné pour que cela soit régulier). Alors nous feuilletons les annonces sur des sites spécialisés et nous rencontrons sur place, dans les clubs (ce qui fonctionne à merveille).

Viens postez sur mon Forum sexualité