C’est qui ces mecs ?

Contrairement à ce qu’on croit, la polémique aurait probablement été beaucoup plus forte si M6 s’était permis de diffuser ce genre de témoignage. C’est parce qu’elles étaient signées Arte que ces cinq minutes de confession (réelle ou supposée, donc) sont passées comme une lettre à la poste. StreetReporters étant tout sauf un flic de la pensée, il n’y aura pas de controverse ici, non plus. D’ailleurs, ce n’est que de la télé, personne n’est dupe…

Mais on nous permettra quand même de poser la question : qui parle au nom de qui ? « Arrêtez de me faire chier avec ça, nous a répondu Ella Cerfontaine, la réalisatrice.
Lorsque que Mireille Dumas interviewait un homme qui lui disait qu’il voulait être une femme ou quand Delarue fait un sujet super rebattu sur les  anorexiques, on lui demande pas si ses invités son représentatifs ».

C’est bien dit mais c’est faux. D’abord, parce que Mireille Dumas a fait de super émissions avant d’être moquée dans les medias. Et Delarue a été suffisamment ridiculisé, imité, chroniqué, démoli, guignolisé pour qu’on nous dise pas aujourd’hui « et pourquoi pas lui ? » Même les mini-keums ont un Delarue. Or ce n’est pas la première fois qu’on nous fait le coup. Les jeunes (on a envie de dire les nouveaux jeunes) sont comme ça, nous dit-on… La soirée Thema sur Arte s’appelle «génération  porno », l’entretien avec la fille est précédé d’un sondage qui affirme «autre fait nouveaux, les filles aussi sont concernées, 40% d’entre elles confient avoir regardé des images X durant les 12 derniers mois ». Une enquête d’opinion qui n’a rien à voir avec la choucroute et qui permet de donner à ce moment de télé, la couleur d’un reportage bien Arte, irréprochable. Rien que la voix off est divine. On avait déjà eu droit à «Clément Nolife», une tarte à la crème qui nous montrait comment les jeunes (comment on va dire : le jeune, ce jeune ?) vivaient entre une souris d’ordinateur, des images de concerts sur Youtube, des chat’ à deux balles et, de nouveau, des pornos.

Bernard Abouaf